Lorsque j'ai commencé à écrire ce roman je me suis interrogé sur ce qui reste de notre existence, de notre vie. Ce que l'on appelle notre mémoire, nos souvenirs. En fait il n'en reste que des bribes, des morceaux disparates éparpillés dans notre cerveau, dans le temps. Mon but a donc été de me souvenir le plus loin possible de ce qu'il restait en ma mémoire de ce que j'avais vécu. C'est cette récolte qui est livré là.
On pourra être étonné de l'apparence que prend ce roman, il n'est pas écrit comme les autres parce qu'il repose sur une dynamique différente : je me situe dans le temps en rapportant des séries de flashs les plus marquants qui vont s'agencer les uns à la suite des autres et se correspondre naturellement.
Sorte d'expérience auto analytique mais qui, puisque imbibée du monde environnant, devient une narration collective, une sorte d'épopée ou légende de moi et nous.
Le temps en perd sa dynamique classique rectiligne pour en acquérir une autre faite de cycles, de chocs, d'ondes entrant en correspondance et produisant une notion du temps multiple.
En la caverne de notre vie nous portons sur les parois de notre mémoire les images tracées à coups d'émotions et souvenirs de notre existence. Elles flamboient et renaissent à la lueur de nos sens, désirs, affects et volontés.
Bestiaire existentiel.
Philippe CEBEILLAC