Le monde connaît une situation géopolitique inédite, sorte d'enchevêtrement
d'ancien et de moderne dans lequel une nouvelle catégorie de pays semble
bousculer le cadre convenu, souvent feutré, des relations internationales ; ces pays,
ce sont les puissances globales, que les Anglo-Saxons désignent sous le terme
générique de « Middle powers », mais qui en réalité outrepassent le concept de
puissances moyennes.
C'est ainsi que certains de ces pays – économiquement forts mais jusque-là non
décisifs dans la marche du monde –, ou d'autres – internationalement
incontournables mais relativement faibles au plan économique – entendent
désormais combler leurs propres déficits, tandis qu'à côté d'eux d'autres pays
encore, hier sans grande envergure, prospèrent, s'arment, se déploient, nourrissant
au besoin quelque tentation hégémonique, en un mot : des pays engagés de plus en
plus pleinement dans la géopolitique contemporaine.
Dès lors, peut-on dessiner le « portrait-robot » de ces puissances globales, que
l'ONG Oxfam caractérise en majorité comme puissances autoritaires ?
L'intérêt de ce livre est de proposer une « lecture » complète de ces pays qui ne
craignent pas de se montrer en phase avec leur temps en faisant peu de cas des
droits de l'Homme à l'intérieur de leurs frontières, tandis que leur importe guère la
notion même de droit international. À ces singularités – ou incongruités d'un point de
vue démocratique – s'adjoint la personnalité de leaders « hors-normes », tels MBZ,
l'homme le plus puissant du Moyen-Orient ; Erdogan, le sultan imprévisible ; Poutine,
le tsar va-t-en-guerre... Le tout, dans le contexte récent d'une présidence Trump qui
aura consacré outre-Atlantique un unilatéralisme exacerbé, plongeant du même coup
la diplomatie internationale dans une sorte de faille spatio-temporelle entre 2016 et
2020.
La nature ayant horreur du vide, les puissances globales se sont engouffrées dans la
brèche créée par un président américain prônant le retrait des États-Unis des affaires
du monde, et ont logiquement fait avancer leur agenda géopolitique pour gagner en
influence... À l'isolationnisme américain, une bonne partie de la communauté
internationale avait alors opposé la devise du « Multilateralism matters », à laquelle
les puissances globales ne pouvaient qu'adhérer dans la perspective de jouer un rôle
de plus en plus grand au sein de la gouvernance mondiale.
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