" Humm... Je m'appelle Omar Mahaleb Hissa. Je suis né à Gizeh, en Egypte. Issu du viol de ma mère par Al-Farik dit "le Gaï", je me souviens encore, lorsque je l'ai violemment frappé à la tête. Lorsque je l'ai très lentement asphyxié... Là non plus je n'ai eu aucun regret. Al-Farik devait bien faire dans les cent-trente kilos, moi je n'avais encore jamais déplacé une telle masse... A l'époque, je devais avoir tout juste dix ans. Je me rappelle des deux jours qu'il me fallu pour y parvenir... Tous les soirs, je me couchais à la tombée de la nuit et me réveillais aux aurores. Ainsi, je continuais à traîner son cadavre jusqu'aux gorges. Et puis là, à ce moment fatidique où je l'ai vu tomber... Ce moment à tout simplement été le plus beau de toute ma vie !
Jamais auparavant je n'avais ressenti ça... Mais il s'agissait pour moi comme d'un soulagement. Le plus grand des soulagements. Car Al-Farik dit "le Gaï", cette immonde ordure était belle et bien partie... Et ENFIN, oui ENFIIIIIN... ma nouvelle vie sans lui allait pouvoir commencer ! »
une simple gamine de douze ans, en errance, en me donnant la vie, elle avait perdue la sienne. S'était aussi simple que ça. Al-Farik s'était emparé d'elle, et le destin avait encore frappé. [...] Un jour alors qu'elle ne le connaissait ni d'Adam, ni d'Eve, Al-Farik était venu jusque dans sa cabane. Sa cabane de fortune et là où elle vivait –avec mes deux arrière-grands-parents... [...] Cet homme... cet homme-là... Al-Farik le Gai... Il s'y était introduit sournoisement, avait alors sorti une arme, et les avait menacés. Lui il avait... ensuite saisi ma mère... [Omar essui sur sa joue les quelques larmes qui viennent de lui échapper... Et puis reprend finalement son discours.] Saisi... saisi par le bras, et puis plaqué, plaqué contre un mur... saudomisé sauvagement et puis battue à mort... Voilà ce que je suis, là d'où je viens ! Et rien, rien n'pourra plus changer ça. [...] C'est ainsi que j'suis venu au monde, et non, non j'le refuse... Je refuse d'entendre que ma mère a eu un jour le choix ! –Ça non elle ne l'a pas eu... Jamais de toute sa vie ! –La prostitution pour elle... S'était alors sa seule alternative. Puisqu'après coup Al-Farik a continué très régulièrement à nous voir, très régulièrement à la violer... Il fallait bien que nous... nous mangions... Et c'est la raison pour laquelle huit ans plus tard, et lorsque ma mère s'est suicidée... Je, je m'souviens encore... Encore de ce jour-là... C'est la raison pour laquelle cette immonde ordure s'est ainsi, proposé. Proposé pour me récupérer, et me prendre sous son aile. Non pas qu'il s'en voulait vraiment... Ni même qu'il ait eu un jour pitié...