Le cabinet des humeurs

L'auteure nous livre une série de poèmes à la fois ludiques et profonds, des calligrammes où la forme de la lampe et de la silhouette féminine apparaissent souvent — y a-t-il un génie dans la lampe ? Ces calligrammes nous font rire et nous obligent parfois à réfléchir sur une critique de notre société que révèle une observation fine, le dévoilement du paraître par l'absurde, et un balancement du dire avec ses mots orthographiés à la fantaisie enfantine ou croqués dans le "parler" québécois souvent cru. Il sort de ces poèmes un retournement sur soi-même, spiralisé, une mise en abyme du cœur, une autodérision et un regard critique sur l'autre qui se prend (ou non) au sérieux. Les personnages convoqués se vident le cœur devant des lecteurs qui en deviennent les témoins directs et impuissants. Ces poèmes, pataphysiques par leur graphie, leur invention langagière, leur autodérision, leur mise en lumière de situations aberrantes, peuvent parfois nous rappeler Raymond Queneau ou Boris Vian, mais ils restent toujours personnels : de l'invention à l'état pur. À lire pour se divertir ; à relire pour comprendre qu'on a peut-être ri trop vite...