Antal revenait d'une mission dans la région des Monts d'Arrée avec son groupe au complet, lorsqu'il fut convoqué en urgence par le chef du Centre opérationnel, un général de brigade cinquantenaire à la carrure de rugbyman et au regard brisant :
— Bonjour mon Capitaine. Désolé de vous imposer cette réunion en crash, mais il y a urgence !
Il dirigea son regard froid vers le chef du bureau anti-terroriste à qui il fit signe de commencer.
— Mon général, capitaine, bonjour. Je suis chargé de vous faire un rapide topo sur votre nouvelle cible, un officier féminin de la réserve opérationnelle. Depuis plusieurs mois, mon bureau la suspecte de sortir des informations sensibles de son unité, mais on ne sait pas comment, ni quelle thématique l'intéresse et encore moins pour qui et dans quel but ? Malgré la mise sur écoute de son téléphone, l'enquête est toujours au point mort.
Le chef de Centre attrapa un dossier cartonné peu épais sur lequel était inscrit en lettres capitales OPERATION YASMEEN sous un marquage SECRET et le déposa devant le chef du GRES :
— Antal, je vous charge de conduire l'opération YASMEEN. Vous pourrez vous appuyer sur les analystes de l'antiterro et sur les spécialistes du Centre. Vous avez carte blanche et vous me rendrez compte personnellement. L'échec n'est pas une option. Le Premier ministre a été informé des faits et veut des résultats rapidement. Vous avez deux semaines, pas une de plus et surtout, pas de vagues ! En pleine campagne présidentielle, on ne peut se permettre la médiatisation de cette affaire...